samedi 27 mars 2010

Border, borderline, bord de mer...

Dans 24 heures nous serons sur le Lomprahya catamaran qui nous ramènera sur le rivage thaïlandais, à Chumpon, où nous prendrons le train de nuit 86 pour Bangkok.

N'est-ce pas un peu bizarre de passer sa dernière après-midi sur une ile à raconter des histoires sur un blog ???

Mais aujourd'hui c'est différent. Le soleil ne s'est jamais vraiment levé. Les nuages noirs l'ont devancé pour laisser place à une pluie diluvienne. Nous avons eu la chance d'assister à ce magnifique spectacle. Ce mouvement d'air et d'eau venant de la jungle pour tomber de la falaise vers la mer turquoise. C'était sublime.
Nous avions imaginé la Mousson, nous en avons eu un petit aperçu.














Voilà donc la raison pour laquelle je me retrouve là, dans notre bungalow, avec mon sac pratiquement packé - il reste un maillot sur le lit, histoire de me jeter à l'eau à la moindre éclaircie.
Et puis il y a encore demain matin puisque nous partons vers 14h et qu'ici on se lève avec le soleil, la sirène des cigales et les roucoulements des geckos. Ce qui vous donne un lever aux alentours de 6-6h30.
Nous aurons une belle matinée pour profiter de la mer avant la traversée.

A présent je souhaite vous parler de la frontière cambodgienne et de l'archipel de Koh Chang.

Petit retour en arrière.
Après Phnom Penh nous sommes partis vers la côte, à Sihanoukville. [PP to Sianouk 7$ avec Mekong Express bus, leur charmante hôtesse et des chauffeurs prudents comme ils le sont souvent au Cambodge ; un plaisir.]
La nuit passée dans cette station balnéaire nous a tellement déplu que nous avons fui vers la frontière [8$] et n'avons pas été voir Kampot et Kep, les villégiatures des colons français. Next time...

Bye bye Sihanoukville













Ravitaillement pour la route








On the road to koh kong





La dernière bourgade cambodgienne avant la Thailande s'appelle Koh Kong.
Nous y avons passé la soirée et adoré cet endroit à l'énergie apaisante après le tumulte des jours précédents. Le chant de l'appel à la prière, les klong, les embarcadères, le clapotis de l'eau, les sourires et les échanges avec les personnes rencontrées nous ont donné du baume au cœur et de l'énergie pour reprendre la route.

Spéciale dédicace à notre chauffeur de tuktuk super smiley, sympa et très bon guide. Et Gaëlle, une francaise qu'on espère revoir à son retour en juin.

Le lendemain matin notre tuktuk nous attendait pour nous conduire à la border, à 12km de là [8$ à 2].





Visa thaï tamponné pour 15 jours, pile poil ce dont nous avions besoin.
[Visa thaï : par avion 30jours, par terre 15jours, gratuits]
De Had Lek nous primes un mini bus jusqu'à Trat [400bat]. Puis un van taxi jusqu'au Pier [100bat]. Et enfin un speed boat pour Koh Maak [450bat].

Le speed boat longe la longue côte Est de Koh Chang, seule partie, de la deuxième île de Thaïlande par sa taille, restée sauvage grâce à la mangrove qui la rend inexploitable.
Le reste de l'île est devenu en 10 ans un nouveau Phuket bétonné, d'après Kat c'est une sorte Acapulco... Pas jojo !

Le speed boat trace.
Une multitude d'îles se dessinent.
Le panorama est splendide.

Nous arrivons à Koh Maak, une petite île assez plate, plantée de cocotiers.





En traversant l'île sur notre deux roues, la végétation et la densité de population me font penser à certains coins des Bahamas.













Mais nous avons vite un sentiment de fin du monde. La bakery est à l'abandon, le minimarket est pratiquement vide, les résidents paraissent désabusés, la mer est triste, nous n'avons même pas envie de nous baigner, dans l'eau marron [cette année la mer ne s'est pas refroidie, elle n'est plus limpide et les coraux se meurent].
Nous passerons la soirée et la nuit au Pano resort ou ce qui l'en reste.

Le Pano est tenu par un thaï de Chonburi, un mec attendrissant et si désespéré.
Je vais pas vous raconter ici toute son histoire, mais voilà en quelques mots, sa vie.

Il travaillait la terre à Chonburi mais avait grandi dans une famille d'amateurs de pierres précieuses. Il connaissait toutes les pierres et particulièrement bien les saphirs et les rubis que l'on trouvait en grande quantité en Thaïlande il y a encore quelques années.
Un jour, un ami de la famille lui proposa de travailler pour lui. Il laissa la terre pour les pierres. Il se débrouillait formidablement bien. Son boss lui proposa de partir à Madagascar pour importer des diamants. Il était heureux là-bas malgré la violence et la grande pauvreté. Il aida un frère et une sœur à se soigner, une femme à manger. Mais un jour, son boss le rappela car un noir faisait de l'importation de pierres précieuses vers l'Asie et envahissait le marché thaï.

Son boss lui proposa alors de gérer un resort sur l'île de Koh Maak.
Le Pano resort était à l'abandon depuis 5 ans. De 80 bungalows et deux buildings il reste aujourd'hui 4 bungalows sur la plage et un toit pour le restaurant.
L'endroit était clairement démesuré. Le boss, comme d'autres sur l'île, avait peut-être imaginé pouvoir bénéficier de la notoriété grandissante de Koh Chang.
Aujourd'hui avec 4 bungalows, notre ami n'arrive même pas à faire tourner l'affaire. Venant de Chonburi il est considéré comme un étranger et non comme un gars du coin. Mais il faut dire aussi que la propreté laisse à désirer. Et la tristesse et le désespoir de cet homme dissuadent peut-être certains touristes qui recherchent la tranquillité d'esprit.

Bon je vous laisse, je vais boire une petite bière avec mon Guillaume. Et j'essayerai de vous parler de Koh Wai et de Mango Bay un peu plus tard.

Et pour les photos made by GG encore un peu d'attente mais c'est promis, on mettra tout le blog à jour en rentrant.

A plus !


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