lundi 1 février 2010

4 days in India

Nous venons de passer 4 jours en Inde, dont 2 jours à Delhi qui m'auront paru une éternité.

C'est peut-être cela l'Inde, un lieu éternel.
Éternellement croyante, éternellement ambivalente, éternellement riche de diversité.

Ce que je vais écrire vous paraîtra très "cliché" mais je ne sais toujours pas si j'aime ou si je déteste ce pays, mais la question n'est peut-être pas là. Ce qui est sûr c'est que cela ne me laisse pas indifférente tant mes repères sont chamboulés.

J'aime les couleurs des saris et de la terre que l'on foule, le marbre que l'on effleure sculpté de fleurs et de symboles, l'Homme qui vit en harmonie avec la Nature et l'Univers, l'appel à la prière qui rythme le temps qui passe.

Je suis écoeurée par les sollicitudes permanentes des hommes et leurs regards pesants, par leur violence aussi, et l'injustice qui fait que ce pays est ce qu'il est.

Ici ça marche au bâton ou au lancer de cailloux.
Ils ne veulent pas de nous, ils nous lancent des pierres. Ils veulent de l'argent, ils nous poursuivent sur 100 mètres en nous harcelant.
Le trafic, lui, ne semble jamais cesser. Si les multiples coups de klaxon n'ont pas raison du flux alors le plus gros aura la priorité, et parfois, un flic sera là pour mettre un coup de bâton pour arrêter les uns et faire avancer les autres.

L'injustice me révolte, mais ici cela atteint des proportions indescriptibles.
Ces gens qui vivent sur les trottoirs de terre parmi les déjections et les immondices ayant leur âme pour unique bien.

Les enfants des rues au regard d'adulte, la peau et les frusques noires de crasse, se jetant sur vous comme des bourdons sur du pollen.
Nous sommes tiraillés entre le souhait de les aider et la répulsion, par le dégoût de voir des enfants esclaves à qui l'on a volé leur enfance mais que la moindre roupie ne leur rendra jamais, bien au contraire.

Ce viel homme qui pédale dur dans le dédale des ruelles de la vieille ville. Je ne peux m'empêcher de lui donner plus de roupies tellement son corps frêle et ses cheveux blancs sont marqués par les kms effectués et les kilos tirés. Et puis, je supporte mal l'idée qu'une personne âgée doive s'astreindre à ce genre d'activité pour survivre.
A la fin de la course, il prit ses 50 roupies avec fierté, et quelle fierté dans son regard et dans sa prestance. Un flot d'émotion intense nous traversa.

Je pourrais vous parler pendant des heures de l'injustice que nous interprétons avec notre regard d'occidental mais avec ce vieil homme, j'ai compris autre chose, et les Indes c'est aussi cela.









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