Chaleur, poussière, enfants, magnifiques enfants, détresse, nouveau riche, jeunesse, émergence, débrouille, trimer, sourire, jolies filles, en devenir, être, faim, promiscuité, nuit, moines, génocide, pyjama, moto, ONG, prostitution, tourisme, bar, MSG, malbouffe, snake, tous ces mots me viennent à l'esprit en pensant à PP que nous quittons à bord du Mekong Express Bus en direction du sud.
Nous faisons l'impasse sur Angkor et partons vers les anciennes villégiatures des colons français -barang- sur la côté cambodgienne.
Petit retour en arrière sur les quelques jours passé à Phnom Penh.
AIRPORT
Bangkok - Phnom Penh 1h20 de vol "same same but différent" as Paris - Perpignan. Le plus marrant c'est que l'aéroport international de la capitale cambodgienne est à peine plus grand que celui de Perpignan, c'est vous dire le trafic et le peu d'échanges aériens.
Et ça amusera peut-être certains perpignanais de savoir que la mode du pyjama, des gitanes, est un "must have" ici.
CIRCULATION
C'est un mélange de genres. On retrouve les tuktuks asiatiques et "pousse-pousse" indiens ; les moto-taxis thaïs; les gros 4/4 et voitures de luxe, preuve de l'émergence d'une certaine classe sociale.
Mais la moto reste le moyen de locomotion de prédilection. Ils se déplacent jusqu'à 4 voir 5 personnes par moto. C'est notre "familiale" avec fan automatique.
Ici on roule à droite, comme en France ; le code de la route français est prédominant, gage des 90 années de colonisation. Ce qui est plutôt smart c'est qu'ils l'ont agrémenté du meilleur du code US.
La circulation est calme en ville, les gens ne semblent pas pressés.
Sur la route du sud c'est autre chose... Ça me rappelle l'Inde. Les routes si étroites qu'il est difficile de croiser d'autres voitures sans serrer sa droite. Les priorités pffff!!! Les coups de klaxon incessants. La terre battue et les échoppes longeant la route, les vaches traversant sans prévenir, des gens assis au bord de la nationale. Et tous ces beaux tableaux vivants me font aimer nos traversées malgré ma peur jamais bien loin...
Depuis l'Inde je suis le conseil de Pierre, qui est devenu une règle de conduite : ne jamais regarder la route mais le paysage. J'avoue que ça n'est pas toujours easy quand on sent que ça freine fort ou que le chauffeur klaxonne comme un fou.
POLLUTION
Phnom Penh est une ville très polluée et poussiéreuse. En mars la chaleur y est intense. Le manque d'arbres et d'espaces verts se fait cruellement ressentir. Et comme on ne peut pas passer sur les trottoirs occupés par les voitures c'est impossible de profiter de l'ombre quand il y en a.
Je ne vous parle pas de l'odeur nauséabonde des courts d'eau et marres - bien sur, ça n'a rien à voir avec l'Inde...
ONG
Il y a une multitude d'ONG en tous genres implantées ici et le principe récurrent est assez intéressant.
Ils montent des hôtels, restos, tailleur etc... sous l'étiquette ONG pour former des jeunes ou femmes de la rue et leur apprendre un métier. Et c'est notre contribution qui permet d'entretenir ces activités
Il y a même un guide qui répertorie tous ces lieux.
MENDICITÉ
Les enfants de Phnom Penh n'osent pas encore venir vous demander de l'argent. Ils tournent autour de vous mais ne savent pas encore si prendre - ce qui n'est pas le cas à Sihanoukville.
Il y a beaucoup de gens qui vivent dans la rue -mais cependant moins qu'en Inde, et surtout, le plus frappant, ce sont tous ces beaux enfants qui traînent et qui ne vont pas à l'école. On comprend qu'ils soient des proies faciles et dociles pour les pédophiles.
ÉMERGENCE
Le Cambodge émerge.
Une certaine catégorie de gens commencent à faire beaucoup beaucoup d'argent. Ils roulent en gros 4x4 et voitures de luxe.
Des tours sortent de terre. Des condominium ultra modernes sont à vendre. Les supermarchés et magasins sont plus chers qu'en Thaïlande et affichent leurs prix en dollars.
On sent que les écarts se creusent virtigineusement entre les gens éduqués & fortunés et ceux de la rue qui triment. Ça va faire très mal à moins que les petites gens puissent eux aussi bénéficier de cette émergence.